Terre de liens est un mouvement citoyen qui envisage les terres comme biens communs. Luba Vink et Aurélien Lévêque ont suivi pendant deux ans ces militants dans leurs démarches pour faire évoluer l’agriculture industrielle vers une agriculture écologique et paysanne. Leur documentaire « Changement de propriétaire » se penche notamment sur les modèles économiques que l’association invente et peaufine depuis ses débuts.

Lors de la transformation de la tour Bois-le-Prêtre, à Paris, par les architectes Lacaton & Vassal, Guillaume Meigneux recueille les désirs, angoisses, espoirs, engouements ou résistances des habitants face à cette réhabilitation destinée à améliorer leur quotidien. Paroles hautes en couleur et images d’intérieurs diversifiés démentent le préjugé qui associe grand ensemble avec anonymat et uniformisation: l’immeuble nous apparait comme un véritable lieu de vie, cadre de relation aux autres et à la ville.

Venus de la région de Mopti et réputés pour leur maîtrise de la pêche, les Bozos extraient désormais le sable du fleuve pour répondre aux besoins en béton qui n’ont de cesse d’augmenter à Bamako. Suivant le jeune Gala Sabé, le film fait le portrait d’une génération déracinée, coincée entre l’impossibilité de revenir à un mode de vie traditionnel et l’incertitude quant à l’avenir.

Ce film a été tourné sur les côtes de Tunisie du Maroc, où chaque année des milliers de migrants tentent d’atteindre l’Europe au péril de leur vie. À partir du témoignage de rescapés, de pêcheurs ou de policiers, il rend hommage à tous ceux qui sont «partis mais jamais arrivés», morts noyés ou asséchés par le désert. Les images fortes nous confrontent de manière brutale à la tragique absurdité de la situation et nous enjoignent à agir.

Le « Nan Shui Bei Diao » – littéralement Sud Eau Nord Déplacer – est le plus gros projet de transfert d’eau au monde, entre le sud et le nord de la Chine. Sur les traces de ce chantier colossal, le film dresse la cartographie mouvementée d’un territoire d’ingénieur où le ciment bat les plaines, les fleuves quittent leur lit, les déserts deviennent forêts, où peu à peu des voix s’élèvent, réclamant justice et droit à la parole. Tandis que la matière se décompose et que les individus s’alarment, un paysage de science-fiction, contre nature, se recompose.

Sur les routes de Sicile, Benoit Felici filme des architectures laissées inachevées ces quarante dernières années et sur lesquelles la nature reprend progressivement ses droits. Certaines sont oubliées, trônant dans le paysage de façon insolite, d’autres réhabilitées. Par touches successives, le réalisateur témoigne de la poésie de ces ruines modernes et ébauche le portrait d’habitants qui ont toujours appris à vivre avec.